Altruisme ?
Il y a une éternité, il y a 5 mois, la
France était 30e sur 32 pays interrogés
sur leur confiance dans la vaccination
anti-Covid. Loin, très loin, d’autres
pays européens, comme l’Allemagne
ou encore l’Italie où le taux d’adhésion
s’élevait déjà à 70 %. Les temps ont
bien changé depuis décembre dernier.
Les « vaccino-sceptiques » ne cessent
de perdre du terrain, ils ne sont « plus
que » 20 % ; et 75 % des Français se déclarent
ouvertement favorables à une
vaccination « sans ordre de priorité ».
« Sans ordre de priorité ». Si on ne peut
que se réjouir que la France, championne
du monde des anti-vaccins
jusqu’à très récemment, présente volontiers
son épaule pour recevoir sa
dose, on peut être
interpellé par la facilité avec laquelle il
est possible de renverser l’opinion en
faisant miroiter des bénéfices individuels
: le pass sanitaire ou le « sésame
vers la liberté ». À moins que
l’adhésion à la vaccination anti-Covid
signe l’entrée dans une nouvelle ère :
celle de l’altruisme. Profitons-en alors
pour rappeler qu’une autre infection,
éclipsée par la Covid, la rougeole,
maladie la plus contagieuse au monde,
est en pleine recrudescence (plus
50 % en trois ans) : elle a fait plus de
200 000 morts dans le monde en 2019
(majoritairement des enfants de moins
de 5 ans). L’Europe est particulièrement
touchée, en raison notamment
du mouvement anti-vaccins. Reculerat-
il au bénéfice des plus fragiles ?